ASIE CENTRALE AOUT 2009




Notre voyage s’est déroulé sur 3 semaines entre le 1er et le 21 août 2009. Il était organisé par l’agence Allibert, notre groupe comprenant 12 participants.

Un vol sans histoire (sauf la nourriture épouvantable…) avec Aeroflot nous amène via Moscou de Paris à Bishkek, capitale de la Kirghizie. Visite d’une journée de la ville avec notre sympathique guide russe Denis, où voisinent architecture stalinienne, maisons passablement délabrées et voitures allemandes des années 90 (je sais désormais où a pu finir ma Passat VW 1992 après 180000km de bons et loyaux services !), et japonaises du Japon avec le volant à droite. Peu d’intérêt, à part le marché où on devine qu’on mange bien dans ce pays : ce sera effectivement le cas. On découvre aussi que notre anglais ne sera d’aucune utilité, et qu’on aurait mieux fait d’apprendre le russe (mais ça c’est encore une autre paire de manche : à part « merci » qui se dit « spassiba », et « au revoir » qui se dit « dasvidania » pas moyen de retenir quoi que ce soit de cette langue !).

Puis départ en minibus privé dans les montagnes qui composent l’essentiel du pays. Nuit passée chez l’habitant, super-sympa, mais frustrant de ne pas parler russe, la communication est vite limitée. Puis poursuite du voyage et installation dans un camp de yourtes dans la steppe d’altitude (3000m) non loin du lac Song Kul où estivent les bergers Kirghizes. Vu la situation et la latitude je m’attendais à des montagnes sèches, ce n’est pas du tout ça, c’est vert comme la Suisse, et moutons, vaches et chevaux et même edelweiss prospèrent. Et comme souvent en Suisse le temps est plus qu’humide. Et froid (pas loin de zéro). Et venteux ! Heureusement les yourtes nous abritent bien, sauf accident…

On se refera une santé auprès du lac « Issy Kul », véritable mer intérieure grande comme plusieurs départements français. Malgré l’altitude (1700m) l’eau est tempérée (plus de 20°) car provenant de sources chaudes et c’est un grand bonheur de s’y baigner. Paysage de hautes montagnes enneigées tout autour. Nous remontons ensuite en altitude, et nous passerons plusieurs jours dans la vallée « Jety Orguz », ce qui voudrait dire « vallée des fleurs », avec encore un campement en yourtes. Randonnées à pieds sur sentiers, et vue sur les hautes montagnes du coin, dont le « pic Karakol », de plus de 5000m (rien à côté des plus de 7000 qu’on trouve dans d’autres parties de la Kirghizie, mais que nous ne verrons pas). Alpestre. Mais cette fois-ci soleil…

On visitera également la ville de Karakol, son église orthodoxe, sa mosquée et un musée un peu kitsch consacré au grand explorateur russe Prejewalski. Puis séjour dans une station balnéaire au bord du lac Issyk Kul –carrément la plage comme à Palavas les flots- sauf qu’on y déguste des harengs saurs plutôt que des pralines, et que la vodka coule à flots, l’influence russe ayant été plus forte que celle de Mahomet dans ce pays à l’islam tempéré. Puis retour à Bishkek en découvrant (enfin ?) des paysages plus arides et chauds, enfin l’aéroport encombré de gros porteurs US army.

Départ ensuite pour Tachkent, capitale de l’Ouzbekistan. Visite rapide de la ville. Ambiance très différente de la Kirghizie : Paperasserie à remplir consciencieusement détaillant toutes nos « values » avant le passage de la douane. Beaucoup de bâtiments neufs, beaucoup de voitures neuves, les femmes sont moins gracieuses et ont des tenues moins sexy et plus en accord avec les préceptes de l’islam (quoique sans excès). Et il fait vraiment chaud, sans aucune montagne ni nuage à l’horizon. On change 50 euros, et on a l’impression d’en avoir pour son fric avec une liasse de billets de 5 cm d’épaisseur.

On embarquera ensuite dans un Tupolev d’âge canonique et sans climatisation (posé à côté d’un gros porteur français cette fois-ci…) qui nous emmènera néanmoins sans encombre à Ourguench, près de la ville de Khiva. On y retrouvera notre guide Ouzbek ("Begnazar") qui se distinguera par son français parfait exprimant une grande érudition tout en distillant la pensée du régime en place qu’on devine assez autoritaire… On apprendra cependant que le pays dispose de revenus importants découlant du gaz naturel, de la culture du coton, et de diverses industries (dont l’automobile), aussi le tourisme.

Et c’est ensuite une semaine de visites de villes (Khiva, Boukhara, Samarcande) aux monuments splendides, dont l’architecture rappelle l’Iran d’après notre fille Cécile qui y est allée récemment. Tout est recouvert de briques émaillées ou de céramiques aux tons bleus et aux décors raffinés. On sera quand même étonné de voir sur des photos l’état de ruine dans lequel se trouvait la plupart des bâtiments au début du siècle dernier, conséquence (surtout) des rigueurs du climat et (aussi) des canons bolchéviks, un des épisodes de l’histoire tourmentée de la région. L’ensemble a été restauré, parfois on pourrait même plutôt dire reconstitué, pendant toute la période soviétique ! Nos visites alterneront avec des intermèdes permettant d’apprécier (et évidemment d’acheter) le riche artisanat local, et percevoir l’importance de l’agriculture intensive du coton à l’origine de l’assèchement de la mer d’Aral (qu’on n’est pas allés voir).

Décollage de Tachkent après de rares tracasseries (bagage à main vidé et fouillé 3 fois, plus un entretien privé avec l’autorité: « iou follo mi. ». Seul à seul dans une petite pièce fermée avec lavabo, face au mec en uniforme. « monai dollar ? » –« no just euros ». –« plise chaud mi ». Coups de téléphone du mec récitant mon passeport à je ne sais qui. Comptage et recomptage de ma fortune. Puis enfin il ouvre la porte: -« finiche ». OK ouf…). Puis un épisode de turbulences atmosphériques d'une violence rare aura chauffé l’ambiance lorsqu’après l’escale à Moscou un réacteur de notre avion avalera quelques volatiles peu après le décollage –enfin c’est ce qu’on a cru deviner, d’où s’en suivra une odeur inquiétante dans l’habitacle, quelques soubresauts et un retour express à l’aéroport pour changer d’appareil avec un message rassurant de l’équipage (vi go bak tou airporte. Stai sitted ainde quipe youre calme.). Tout se terminera ensuite sans surprises, y compris la nourriture épouvantable (exactement la même qu’à l’aller).



PHOTOS ET CROQUIS

Partie 1: KIRGHIZIE

Partie 2: OUZBEKISTAN